IA et durabilité : construire demain de façon responsable

Alors que les défis climatiques s’intensifient, les investissements dans l’innovation connaissent une forte accélération. avec l’intelligence artificielle de plus en plus perçue comme un levier clé pour les solutions liées au climat.

À VivaTech, Yannick Chaze, CTO chez Sweep, et Marie Ekeland, CEO du fonds à impact 2050, ont participé à un échange sur la manière dont l’IA peut contribuer aux objectifs de durabilité sans les compromettre. Leur conversation offre un regard lucide sur ce que signifie vraiment une IA responsable.

L’IA au service de la conformité climatique et de la qualité des données

Sweep aide les entreprises à répondre aux exigences réglementaires et à suivre leur empreinte carbone et ESG avec plus de précision. Pour Yannick Chaze, la valeur de l’IA réside dans des cas d’usage ciblés, notamment pour la collecte et la gestion de données à grande échelle.

« Nous ajoutons des fonctionnalités très spécifiques pour accélérer la collecte, la transformation et la gestion des données requises par la réglementation ESG, ainsi que par les objectifs climatiques des entreprises » explique-t-il.

Il insiste sur l’importance de maintenir une supervision humaine au cœur de tout processus alimenté par l’IA :
« Je pense qu’il est essentiel de déployer des fonctionnalités ciblées, sans généraliser l’usage de l’IA. Nous croyons aussi que l’utilisateur doit garder le contrôle des données qu’il fournit dans le cadre de la conformité et du reporting. »

Avec des cadres réglementaires comme la CSRD, qui imposent de déclarer de nombreuses données qualtitatives, l’IA permet de fluidifier un travail auparavant chronophage et sujet aux erreurs.

Investir dans l’IA avec une logique d’impact net positif

Chez 2050, Marie Ekeland mène des investissements dans des entreprises qui s’attaquent aux enjeux mondiaux majeurs — le climat étant l’une de ses priorités. Sa démarche est fondée sur la science et centrée sur l’impact.

« Nous cherchons activement des entreprises qui répondent à des problèmes que la science a identifiés comme cruciaux. »

Elle reste lucide sur l’empreinte environnementale de l’IA, notamment sa consommation d’énergie et d’eau. Son fonds évalue systématiquement les bénéfices et les compromis liés à chaque projet utilisant l’IA.

« On sait que l’IA consomme beaucoup d’énergie et d’eau. Il faut donc s’assurer que l’impact global de l’entreprise reste positif. »

2050 investit dans Sweep, mais aussi dans des solutions systémiques comme Climate View, qui aide les villes à mettre en œuvre des plans de transition alignés sur les recommandations du GIEC,  avec la donnée comme socle commun essentiel.

« C’est la donnée qui permet de mesurer l’impact positif. »

Aligner les outils d’IA aux enjeux réels

Marie et Yannick s’accordent : l’usage responsable de l’IA ne consiste pas à appliquer des modèles de langage à tout-va. Il s’agit de cibler les cas où l’IA peut vraiment faire la différence, et de le faire de manière efficiente.

« Certaines IA de nouvelle génération sont extrêmement gourmandes en énergie, » précise Yannick. « Notre objectif est d’utiliser les bons outils, au bon endroit, pour créer de la valeur et simplifier les tâches les plus complexes. »

Cela implique souvent la gestion de volumes de données massifs, avec un niveau de granularité suffisant pour les rendre actionnables. L’IA transforme ces données en informations utiles et permet de prendre des décisions pour réduire les émissions et optimiser les ressources.

Pour les investisseurs comme pour les concepteurs de produits, le message est clair : l’IA peut être une solution pour le climat, à condition d’être utilisée avec discernement, conscience de son empreinte, et orientation vers l’impact.