"Sustainability in Action": Plus de 500 responsables RSE partagent leurs priorités en matière de gestion de données ESG

En savoir plus

La contribution carbone dans votre stratégie climatique

S'inscrire

Découvrez Sweep Starter: votre voyage vers un monde bas-carbone démarre ici

En savoir plus
S'identifier

Que sont les émissions financées ?

Catégorie
L'essentiel sur le climat
Dernière mise à jour
21 juin 2024

Les institutions financières jouent un rôle clé dans la transition vers une économie bas-carbone. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette notion subtile que sont les émissions financées.

Les émissions financées désignent les émissions carbone liées aux investissements réalisés par une organisation ou un particulier. Ce concept émerge dans un contexte de changement climatique, où l’attention se focalise de plus en plus sur le secteur financier et sa contribution au problème. Il faut dire, de nombreuses institutions financières investissent dans des entreprises ayant des émissions carbone conséquentes. Ce qui les rend, indirectement, responsables de ces émissions de gaz à effet de serre.

Dans ce billet de blog, nous examinerons en détail ce que représentent les émissions financées, la raison de leurs importances et les actions à entreprendre pour y remédier.

Pourquoi les émissions financées sont-elles importantes ?

Partons de la base. Lorsqu’une institution financière investit dans une entreprise, elle lui fournit des capitaux pour financer ses activités opérationnelles et sa croissance. En contrepartie, l’investisseur s’attend à recevoir à terme un bénéfice financier. Cependant, l’entreprise dans laquelle elle investit peut se révéler être un important émetteur de gaz à effet de serre, la rendant ainsi indirectement responsable. Ces émissions carbone sont alors appelées émissions financées.

Catégories d’émissions de gaz à effet de serre

On peut diviser les émissions financées en deux catégories : les émissions opérationnelles et les émissions de la chaîne de valeur. Les émissions opérationnelles sont les émissions directes associées aux activités d’une entreprise, comme les émissions carbone des usines, le transport et la quantité d’énergie utilisée.

Les émissions de la chaîne de valeur désignent les émissions indirectes liées à la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise. Cela comprend la production de matériaux et de composants, le transport des marchandises et l’élimination des déchets. Ensemble, les deux types d’émissions contribuent à l’empreinte carbone d’une entreprise et participent au calcul des émissions financées.

La Norme mondiale de comptabilité et de reporting des GES pour l’industrie financière décrit six importantes classes d’actifs pour décrire en détail les émissions financées : les actions cotées et obligations d’entreprises, les prêts commerciaux et actions non cotées, les financements de projets, l’immobilier commercial, les prêts hypothécaires et enfin les prêts pour véhicules automobiles.

 

En offrant une clarté et des directives sur ces classes d’actifs spécifiques, la norme permet aux institutions financières de comptabiliser et de déclarer avec précision leurs émissions associées à ces investissements, les aidant ainsi à comprendre pleinement leur impact global sur les émissions de gaz à effet de serre.

Quel est l’impact des émissions financées ?

L’impact des émissions financées est considérable. Une étude récente a révélé que les 60 plus grandes banques du monde ont financé à hauteur de 3,8 billions de dollars les entreprises de combustibles fossiles, depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015. Ce qui a généré plus de 2,7 milliards de tonnes métriques de CO2, soit l’équivalent de plus de 580 millions de voitures sur la route non-stop pendant un an. Un constat préoccupant qui a soulevé des interrogations sur la volonté réelle de l’industrie financière à réduire son impact climatique.

Qui doit déclarer les émissions financées ?

Les entreprises de services financiers, telles que les banques, les compagnies d’assurance et les gestionnaires d’actifs, sont tenues de déclarer leurs émissions financées. En effet, ce sont elles qui fournissent, la plupart du temps, des capitaux à d’autres entreprises. Mais, au-delà de leurs obligations réglementaires, de nombreux investisseurs veulent désormais davantage comprendre l’empreinte carbone de leurs investissements. Ils en appellent donc à une plus grande transparence de la part des institutions financières.

Une responsabilité partagée entre investisseurs et entités financées

La responsabilité des émissions financées repose sur le secteur financier, mais évidemment aussi sur les entreprises bénéficiaires de ces investissements. Une tâche qui peut sembler à première vue décourageante, mais tellement importante pour la planète.

Concrètement, pour identifier leur empreinte carbone, les entreprises vont devoir collecter des données concernant les émissions opérationnelles, sans oublier celles liées à leur chaîne de valeur. Ensuite, elles devront établir des plans de réduction qui feront la part belle aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique et à la réduction des déchets.

Quelles sont les normes de reporting relatives aux émissions financées ?

Les normes de reporting autour des émissions financées varient selon les juridictions et les cadres réglementaires.

Dans l’Union européenne, le Règlement sur la taxonomie verte, issu du Règlement sur la publication d’informations de durabilité de la finance (SFDR), oblige les acteurs des marchés financiers et les conseillers financiers à déclarer les actions qui atténuent le changement climatique. Autrement dit, à déclarer les données carbone générées par leurs investissements, mais aussi à l’inverse les activités et investissements qui seraient respectueux de l’environnement.

Pour aider les entreprises du secteur, le TCFD (Groupe de Travail sur la Déclaration des Informations Financières liées au Climat) a mis en place cette initiative mondiale pour fournir des conseils sur la déclaration des informations financières climatiques, y compris les émissions financées.

Des normes qui visent en fin de compte à améliorer la transparence. Elles encouragent les investissements durables et permettent aux parties prenantes d’évaluer les risques financiers liés au climat, main dans la main avec les institutions financières.

Qu’est-ce que l’Alliance Financière Net Zero ?

Bras armé de la lutte contre le changement climatique, l’Alliance Financière Net Zero fédère les institutions financières qui veulent atteindre la neutralité carbone en harmonisant leurs portefeuilles et investissements avec les objectifs climatiques.

En pratique, l’Alliance Financière Net Zero est une plateforme pour collaborer, échanger des connaissances et bonnes pratiques sur les stratégies net zéro. Les institutions financières s’en servent également pour construire les objectifs de neutralité carbone, suivre les progrès et publier ensuite leurs efforts.

Grâce à l’action collective et la mise en commun de leurs ressources, par le biais de l’Alliance Financière Net Zero, les institutions financières comptent bien devenir la grande force de réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.

Comment aborder la problématique des émissions financées de votre entreprise ?

En tant que CSO ou responsable de la durabilité, vous êtes tenus de respecter les réglementations de développement durable, notamment celles concernant les émissions financées. Comment faire ? Commencez déjà par intégrer les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans les processus de décision d’investissement de votre organisation. Vous pourrez ainsi identifier les financements problématiques en matière d’émissions carbone et réduire l’exposition de l’institution financière à ce type d’actifs.

L’autre méthode de réduction des émissions financées consiste à se rapprocher des parties prenantes internes et externes. En clair, il s’agit de sensibiliser les investisseurs, clients et employés à l’importance des actes du secteur financier dans la réduction des émissions carbone à l’échelle mondiale. En les éduquant, les institutions financières feront clairement baisser les émissions financées.

Enfin, il faudra travailler de concert avec d’autres institutions financières pour élaborer de nouvelles initiatives sectorielles et de nouvelles normes afin d’approfondir le traitement des émissions financées. Une mission qui inclut évidemment les entreprises, avec lesquelles il faudra continuer à avancer pour identifier les zones de fortes émissions carbone et mettre en place d’autres mesures de durabilité.

Quels obstacles rencontrent les entreprises pour quantifier les émissions financées ?

La mesure des émissions financées présente plusieurs défis majeurs :

Le casse-tête des données

Il n’est pas facile d’obtenir des données complètes et précises sur les émissions carbones liées à leurs investissements. Il faut dire, les institutions financières possèdent la plupart du temps des portefeuilles diversifiés. Les investissements ne sont pas dans les mêmes zones géographiques, évoluent dans différentes classes d’actifs, et même de secteurs d’activité. Autant de sources qui rendent difficiles la collecte de données. À cela, s’ajoutent la faible disponibilité des données et les incohérences dans les reportings des entités financées. Bre, rien ne facilite le processus de mesure.

Le défi de l’attribution des données carbone

Attribuer des émissions carbone à des activités financières ou à des investissements spécifiques est compliqué. Comment en effet les attribuer quand une institution financière est exposée de manière indirecte, par le biais de participations, d’obligations ou de prêts ? Et puis le réseau complexe d’intermédiaires, comme les fonds d’investissement ou les prêts syndiqués, complique encore plus la tâche d’attribution des émissions carbone à des investissements spécifiques.

 

Le défi méthodologique

Troisièmement, pour calculer les émissions financées, il faut appliquer des méthodologies et des facteurs d’émission carbone corrects. Or, les techniques de calculs changent selon les secteurs d’activité. Ce sont pourtant bien les institutions financières qui doivent garantir à la fin la cohérence de ces chiffrages. D’où l’importance d’avoir des facteurs d’émission fiables et une grande expertise pour les appliquer.

Le défi du reporting

Autre défi d’importance : l’absence de normes de reporting spécifiques à la gestion des émissions carbone financées. Le Partnership for Carbon Accounting Financials (PCAF) et le TCFD fournissent bien des orientations, mais il n’existe pas de cadre universel pour la mesure et la déclaration des émissions financées.

 

Non seulement, cela peut entraîner des incohérences sur les méthodologies, les métriques et les formats de reporting parmi les différentes institutions financières, mais les parties prenantes auront encore plus de mal à comparer et évaluer leurs impacts environnementaux.

Le défi de l’engagement

Enfin, impliquer les entités financées et obtenir leurs données carbone est souvent très compliqué. Les entreprises concernées n’ont souvent pas le même niveau d’obligation de reporting environnemental. Et puis, disons-le franchement, elles n’ont parfois tout simplement pas envie de partager avec leurs investisseurs des données carbone détaillées.

 

Comment, dans ces conditions, pourrait-on ensuite collecter des informations complètes et fiables pour mesurer les émissions financées ?

 

Comment les émissions financées sont-elles calculées ?

Pour mesurer et gérer les émissions financées, il y a plusieurs étapes à suivre.

Cartographie du portefeuille : Commencez par cartographier l’intégralité du portefeuille de l’institution financière : participations, obligations, prêts et autres investissements, en tenant compte des émissions générées par chaque entreprise ou entités financées qui sont liées au calcul des émissions.

Facteurs d’émission : Déterminez les facteurs d’émission appropriés aux secteurs d’activité dans lesquels évoluent les entités financées. On les obtient généralement auprès de sources fiables, comme les agences gouvernementales, les associations industrielles ou encore les organismes de normes internationales. À la fin, les facteurs d’émission doivent indiquer les émissions carbone moyenne par unité de production ou d’activité.

Collecte de données : Recueillez les données carbone des entreprises, y compris celles des entités financées pour calculer leurs émissions. Elles peuvent contenir des informations sur la consommation d’énergie, l’utilisation de carburant, les volumes de production ou d’autres paramètres spécifiques au secteur. Rapprochez-vous des entités financées pour garantir la qualité des données.

Calcul des émissions financées : Appliquez les facteurs d’émission recueillis aux données carbones collectées auprès des entités financées. Multipliez le niveau d’activité ou la production de chaque entité financée par le facteur d’émission correspondant pour déterminer leur intensité d’émission. Additionnez ensuite toutes les émissions du portefeuille afin d’obtenir les émissions totales financées.

Ajustements et allocations : Anticipez des éventuels ajustements sur les répartitions d’émissions carbone afin de les attribuer avec précision. Par exemple, l’émission financée ne sera pas évaluée de la même manière si l’institution financière détient seulement une participation minoritaire dans l’entreprise concernée. Même chose pour les investissements partagés ou prêts syndiqués où il faudra éviter le double comptage.

Reporting et déclaration : Présentez avec transparence les émissions financées calculées. Concrètement, pensez à les afficher en détail : émissions financées totales, émissions par secteur ou type d’investissement, ou d’autres catégories pertinentes de répartitions.

Respectez également les cadres et directives de reporting, tels que le Partnership for Carbon Accounting Financials (PCAF) ou encore le Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).

Ces pratiques de reporting prennent en compte les préoccupations climatiques mondiales et les nouvelles exigences réglementaires. Elles se concentrent aussi sur la réduction des émissions et la transition vers une économie bas-carbone, en harmonie avec les ambitions climatiques de l’institution financière et les entreprises de son portefeuille.

Comment réduire les émissions financées ?

Pour réduire efficacement les émissions financées à travers les entreprises de votre portefeuille, vous pouvez adopter plusieurs stratégies.

Commencez par synchroniser vos investissements avec des objectifs basés sur la science, tel que le définit l’initiative Science Based Targets. Ainsi, vous pourrez garantir que vos objectifs de réduction sont conformes aux ambitions climatiques mondiales.

Fixez ensuite des objectifs intermédiaires clairs pour vous aider à suivre les progrès et à agir en fonction pour atteindre les réductions d’émissions carbone à long terme. En collaborant avec vos entreprises, en encourageant les pratiques durables et en finançant des projets à faible carbone, vous pouvez réduire drastiquement votre empreinte carbone et contribuer à l’émergence d’une économie mondiale plus verte et durable.

Pourquoi l’action climatique est-elle profitable pour les institutions financières ?

S’attaquer à vos émissions financées prouve votre engagement pour le développement durable et l’investissement responsable. Vous allez probablement améliorer votre réputation et attirer de nouveaux investisseurs et/ou clients soucieux de l’environnement. Plus globalement, vous allez donner une meilleure image du secteur financier et créer des liens de confiance avec les différentes parties prenantes. Enfin, non seulement, vous allez potentiellement réduire les incertitudes réglementaires, mais surtout, vous allez contribuer à la diminution des risques climatiques.

À noter qu’avec l’accélération du changement climatique, les gouvernements et organismes internationaux vont très probablement durcir encore plus à l’avenir les réglementations et les normes de reporting. En traitant de manière proactive vos émissions financées, vous mettez votre entreprise en avance sur ces problématiques. Vous facilitez les futures nouvelles mises en conformité, tout en protégeant votre réputation et vos finances.

À long terme, la réduction des émissions financées peut également entraîner des économies et une amélioration générale de la productivité. Avec des investissements bas-carbone et durables, vous pouvez accompagner des entreprises qui seront mieux positionnées dans une future économie verte. Autrement dit, de meilleures performances financières et de meilleurs retours sur investissement, tout en prenant en compte les intérêts de long terme de votre entreprise et de vos clients.

Vous êtes prêts désormais à aborder vos émissions financées ? Découvrez comment Sweep peut vous aider. Contactez-nous dès aujourd’hui.

Sweep peut vous aider

Sweep est une plateforme de gestion du carbone et de l’ESG qui permet aux entreprises d’atteindre leurs objectifs de durabilité.

Grâce à notre plateforme, vous pouvez:

  • Procéder à une évaluation approfondie de votre empreinte carbone.
  • Obtenir une vue d’ensemble en temps réel de votre chaîne d’approvisionnement et veiller à ce que vos fournisseurs atteignent vos objectifs de durabilité.
  • Atteindre une conformité totale avec le CSRD et d’autres législations ESG clés en l’espace de quelques semaines.
  • Garantir la fiabilité de vos informations sur le développement durable en les faisant vérifier par un tiers avant de les rendre publiques.
Découvrez comment Sweep peut vous aider