Dans ce guide, vous allez apprendre à :
Prendre en main sa comptabilité carbone peut sembler complexe. C’est pourtant le point de départ de toute stratégie de réduction d’émissions carbone.
Beaucoup d’entreprises s’inquiètent du fait que leurs données ne sont pas assez complètes ou précises. Mais la réalité, c’est que personne ne commence avec des données parfaites. L’important est de faire évoluer la maturité de vos données au fil du temps.
Ce guide va vous aider à le faire, en vous montrant comment rendre vos données carbone plus précises, et en passant progressivement des calculs basés sur les dépenses à ceux basés sur l’activité. Si ces termes ne vous parlent pas, pas d’inquiétude, nous vous détaillerons également ce qu’ils signifient, leurs avantages, et inconvénients.
Vous découvrirez aussi comment anticiper l’évolution des réglementations et transformer de simples données en informations, puis en actions concrètes. Nous illustrerons le tout avec des exemples réels d’entreprises qui ont relevé ces défis.
Nous aimerions mieux vous connaître. Saisissez vos informations pour continuer à lire.
Utiliser des données basées sur les dépenses est un très bon point de départ. Cette méthode permet d’estimer vos émissions en appliquant des facteurs d’émission liés à vos transactions financières. Concrètement, cela signifie que vous pouvez commencer à calculer votre empreinte carbone en fonction de vos dépenses dans différents domaines : l’électricité, les déplacements, les matériaux etc. L’avantage ? Vous n’avez pas besoin d’avoir de données d’activité détaillées. Simplement vos dépenses.
✅ C’est rapide et simple : vous utilisez vos données financières existantes, sans avoir à suivre les émissions de chacune de vos activités
✅ Vous identifiez vos principales sources d’émissions : vous obtenez une première vision de votre empreinte carbone
✅ Vous obtenez une mesure de référence : ce calcul basé sur les dépenses vous offre une base de référence, qui va vous permettre de mesurer vos progrès au fur et à mesure que les données s’affinent.
📌 Une entreprise qui estime ses émissions liés aux voyages d’affaires en fonction de ses dépenses en billets d’avion et hôtels.
📌 Un retailer qui calcule ses émissions en énergie en se basant sur les factures d’électricité de ses bureaux.
📌 Un industriel qui mesure ses émissions liées à sa chaîne d’approvisionnement en utilisant les factures de ses fournisseurs
Sélectionner le bon indicateur d’émissions
Les indicateurs d’émissions sont des mesures utilisées pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre pour différentes activités. Ils fonctionnent en appliquant des facteurs d’émission, par exemple :
Maîtriser ces indicateurs vous permet de suivre l’évolution de vos émissions, et d’affiner votre stratégie de réduction carbone.
Une fois que vous avez établi une base avec des données basées sur les dépenses, l’étape suivante consiste à améliorer la précision en passant aux données basées sur l’activité. Cette méthode utilise des données réelles (litres de carburant consommés, kilomètres parcourus, les kWh consommés, etc.) pour calculer les émissions. Elle offre donc une mesure plus précise que la méthode basée sur les dépenses.
✅ Elles sont plus précises : on utilise ici des chiffres réels plutôt que des moyennes sectorielles
✅ Elles répondent mieux aux réglementations ESG : meilleur alignement avec les exigences des différents cadres de reporting
✅ Elles permettent une meilleure prise de décision : qui dit données plus précises, dit stratégie de réduction d’émissions plus pertinentes
Supposons que votre entreprise ait utilisé 500 litres de diesel pour le transport. Pour calculer les émissions, multipliez la quantité de litres par le facteur d’émission du diesel (environ 2,68 kg de CO₂ par litre).
📌 500 litres x 2,68 kg CO₂/litre = 1 340 kg CO₂
👉 Ce chiffre représente les émissions totales liées au carburant utilisé pour les voyages d’affaires.
Si votre bureau a consommé 10 000 kWh d’électricité au cours de l’année et que le facteur d’émission de votre réseau local est de 0,3 kg CO₂ par kWh, vous pouvez calculer les émissions liées à l’utilisation de l’électricité :
📌 10 000 kWh x 0,3 kg CO₂/kWh = 3 000 kg CO₂
👉 Ce chiffre représente les émissions totales liées à la consommation d’électricité de votre bureau.
Si votre entreprise a acheté 50 tonnes d’acier et que le facteur d’émission de la production d’acier est de 1,8 tonne de CO₂ par tonne d’acier, vous pouvez calculer les émissions associées à cet achat :
📌 50 tonnes x 1,8 tonne CO₂/tonne = 90 tonnes CO₂
👉 Ce chiffre représente les émissions totales liées à vos achats de matières premières.
Les données de votre chaîne d’approvisionnement sont nécessaires pour pouvoir calculer précisément vos émissions. Pour collecter ces données, la première chose est de cartographier votre supply chain, pour avoir une vision claire de tous vos fournisseurs et de vos activités. Elle va vous permettre de :
C’est une première étape cruciale pour repérer les principaux axes d’amélioration et lancer votre stratégie de réduction d’émissions avec vos fournisseurs.
Une fois que la cartographie de votre chaîne d’approvisionnement est réalisée, l’étape suivante consiste à collecter des données plus précises. Commencez par les fournisseurs qui émettent le plus de CO2, car ils jouent un rôle clé dans vos efforts de réduction des émissions.
Appliquer la règle des 80-20 :
Outils pour la collecte de données :
Une fois les premières données collectées auprès des fournisseurs, vous devez établir des objectifs clairs et suivre la progression.
Le suivi régulier de vos progrès vous permettra de garder le contrôle sur vos émissions et d’ajuster votre stratégie si nécessaire.
Défi :
World of Books (WoB), entreprise britannique leader de la vente de livres d’occasion, souhaitait affiner sa comptabilité carbone. Mais le manque de données précises sur les activités rendait le reporting des émissions de Scope 3 complexe.
WoB a commencé par une approche basée sur les dépenses, en utilisant des données financières pour estimer ses émissions. Cette première étape a permis d’engager les équipes logistiques, opérationnelles et financières.
Progressivement, l’entreprise a évolué vers une comptabilité carbone basée sur l’activité, en suivant des indicateurs spécifiques comme la consommation de carburant. Ce changement a permis d’avoir un reporting plus précis et des analyses plus exploitables.
✅ Suivi plus détaillé et spécifique aux différents sites
✅ Meilleure visibilité sur l’impact carbone à travers les opérations
✅ Collaboration améliorée entre les équipes et les fournisseurs
💡 À retenir : vous n’avez pas besoin de données parfaites pour commencer. Utilisez ce que vous avez et affinez progressivement votre approche.
« Depuis la mise en place de Sweep, la saisie des données est devenue simple et intuitive. Nous avons désormais une vision claire de l’intensité carbone de chaque site, ce qui nous aide à orienter notre stratégie. »
Une bonne maîtrise de la data est essentielle pour répondre aux exigences des réglementations. Même si les réglementations diffèrent sur certains aspects, elles partagent toutes un point commun : la nécessité de disposer de données précises et fiables. Qu’il s’agisse des émissions carbone, de la consommation d’énergie ou de la transparence de la chaîne d’approvisionnement, les entreprises doivent collecter et gérer leurs données pour respecter les obligations réglementaires.
Dans l’UE, deux principaux cadres réglementent le reporting en matière de durabilité :
La CSRD : elle demande aux grandes entreprises de publier leur performance ESG, en incluant des informations détaillées sur leurs émissions carbone, leur consommation énergétique et les impacts sociaux. Les entreprises doivent reporter leurs émissions de Scope 1, Scope 2 et Scope 3, ainsi que des informations sur la gouvernance, la stratégie d’entreprise et les risques environnementaux.
La SFDR : elle concerne les institutions financières et les sociétés d’investissement. Elle impose aux gestionnaires d’actifs et aux fonds d’investissement de rendre publique l’empreinte carbone de leurs portefeuilles et la manière dont leurs investissements respectent les critères de durabilité.
Au Royaume-Uni, le Streamlined Energy and Carbon Reporting (SECR) oblige les entreprises remplissant certains critères (seuil de consommation énergétique ou de chiffre d’affaires) à déclarer leurs émissions de Scope 1 et Scope 2. Bien que le SECR soit moins contraignant que la CSRD, il reste obligatoire pour de nombreuses entreprises basées au Royaume-Uni.
Aux États-Unis, certains états comme la Californie introduisent leurs propres lois. La California Climate Disclosure Law impose aux grandes entreprises de déclarer leurs émissions de GES, leur consommation d’énergie et les risques climatiques liés à leurs activités.
In addition to federal requirements, several states, like California, have their own regulations, such as the California Climate Disclosure Law, which mandates additional climate-related reporting for large businesses. California requires companies to disclose GHG emissions, energy consumption, and the climate risks they face within their operations.
Les cadres volontaires, comme le CDP (Carbon Disclosure Project) et le GRI (Global Reporting Initiative), permettent aux entreprises d’aller au-delà des obligations légales et de démontrer leur engagement pour un futur plus durable.
Bien que ces cadres ne soient pas juridiquement contraignants, de nombreux investisseurs et clients les considèrent comme un gage de transparence et d’engagement environnemental.
La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses données requises par les différentes réglementations ESG se recoupent. Par exemple, la CSRD et le SECR exigent toutes deux des informations sur les émissions carbone et la consommation d’énergie.
C’est là qu’un logiciel ESG peut faire toute la différence.
Sweep vous permet d’importer vos données une seule fois et de les utiliser pour tous les cadres réglementaires. Résultat : une meilleure cohérence de vos rapports, une collecte de données simplifiées, et un reporting plus fiable. Vous gagnez du temps, faites des économies, et garantissez l’exactitude, la transparence et la disponibilité des données.
À ce stade, vous savez comment collecter et affiner vos données carbone, naviguer entre différentes méthodes de calcul et vous conformer aux principales réglementations. Mais les données seules ne suffisent pas. Le véritable défi – et l’opportunité – réside dans leur utilisation pour créer un changement significatif.
👉 Paul Simpson, associé chez ERM, souligne que :
“Une transition climatique efficace est plus qu’un devoir d’entreprise ; elle est essentielle pour débloquer des capitaux et renforcer la rentabilité à long terme.”
Ces données doivent donc vous amener à construire un plan de transition solide. Au-delà de la conformité réglementaire, celui-ci prépare votre entreprise à être plus résiliente, plus efficace et plus compétitive dans une économie bas-carbone.
Développer un plan de transition climatique efficace nécessite une approche structurée. Les étapes suivantes vont vous aider à concevoir un plan conforme aux attentes réglementaires et aux exigences des investisseurs.
Un plan de transition n’est pas simplement un document de durabilité, c’est un outil stratégique qui nécessite la contribution des parties prenantes clés de l’entreprise. L’implication des dirigeants, des équipes financières, des services juridiques et des responsables de la chaîne d’approvisionnement garantit une intégration au cœur des opérations.
Un plan de transition solide doit inclure des objectifs mesurables, tels que :
Des objectifs clairs vous permettent de suivre votre trajectoire et de démontrer vos avancées dans votre transition climatique.
Un plan de transition doit être aligné sur la planification financière et la gestion des risques. Vous devez évaluer :
En intégrant les informations financières liées au climat dans leur stratégie, les entreprises renforcent leur transparence et leur responsabilité.
Un document de transition bien organisé devrait inclure :
Le Transition Plan Taskforce recommande d’utiliser des formats de reporting clairs et structurés afin d’améliorer l’accessibilité du plan pour les investisseurs, les régulateurs et les autres parties prenantes.
Un plan de transition climatique n’est pas juste un document. C’est un outil stratégique qui doit guider toute l’entreprise vers une économie bas-carbone.
À ce stade, vous avez appris à élaborer un plan de transition crédible en l’intégrant à votre stratégie d’entreprise, en définissant des objectifs clairs basés sur la science et en mettant en place une gouvernance solide et une responsabilité clairement définie. Le défi maintenant est de passer de la planification à l’exécution.
La première étape consiste à obtenir l’adhésion des dirigeants et à intégrer pleinement le plan de transition dans la stratégie de l’entreprise. Un plan, aussi bien conçu soit-il, ne produira d’effet que s’il bénéficie du soutien des cadres dirigeants, des investisseurs et des parties prenantes clés. Pour concrétiser cette transformation, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de gouvernance climatique, comme une supervision au niveau du conseil d’administration et des incitations alignées sur les objectifs climatiques. Sans une responsabilité clairement définie, même les plus belles ambitions risquent de rester lettre morte.
Une fois le leadership mobilisé, l’enjeu est d’identifier et de hiérarchiser les initiatives essentielles à la transition. Il ne suffit pas d’afficher un objectif net-zéro à long terme : il faut le traduire en actions concrètes et immédiates. Cela nécessite d’évaluer les implications financières de chaque initiative, d’allouer les ressources de manière stratégique et d’intégrer des jalons précis dans la feuille de route de l’entreprise. Un plan de transition efficace ne doit pas être perçu comme une simple initiative RSE, mais comme un levier essentiel de résilience et de compétitivité.
Un cadre robuste de suivi et de reporting est indispensable pour mesurer les avancées et maintenir la crédibilité du plan. Le plan de transition doit rester dynamique, capable de s’adapter aux évolutions réglementaires, aux nouvelles données et aux mutations du marché. Pour cela, vous devez définir des indicateurs de performance clairs, évaluer régulièrement les progrès et être transparents sur vos ajustements stratégiques. S’appuyer sur des référentiels reconnus, comme l’ISSB, le TCFD ou le Transition Plan Taskforce du Royaume-Uni, permet de garantir la conformité tout en renforçant la confiance des investisseurs.
Le succès d’un plan de transition repose en grande partie sur sa capacité à mobiliser des financements. Les investisseurs, de plus en plus attentifs aux stratégies climatiques des entreprises, attendent des feuilles de route claires, ambitieuses et viables sur le plan financier. Il est donc essentiel de démontrer comment la transition contribue à réduire les risques, à créer de la valeur à long terme et à s’aligner sur les objectifs climatiques mondiaux. L’accès aux financements verts, aux prêts liés à la durabilité ou aux fonds de transition soutenus par des investisseurs peut fournir l’impulsion nécessaire pour accélérer le changement.
Un plan de transition ne doit jamais être figé. Il doit évoluer en fonction des nouvelles réglementations, des priorités de l’entreprise et des avancées scientifiques sur le climat. Pour rester à la pointe, vous devez mener des évaluations régulières, intégrer des analyses de scénarios et maintenir un dialogue constant avec vos parties prenantes. En plaçant la transition au cœur de votre prise de décision, vous ne vous contentez pas de répondre aux exigences réglementaires, vous vous positionnez aussi comme un leader dans la transition vers une économie durable.
S’engager dans une démarche de décarbonation peut sembler complexe, mais les bénéfices sont réels. Au-delà de la conformité réglementaire, cette transition permet de réduire vos coûts, d’optimiser vos opérations, de renforcer votre réputation, et de satisfaire au mieux vos parties prenantes. S’engager activement dans la transition écologique, vous permet d’accéder à des réseaux stratégiques, favorise l’innovation et crée une dynamique positive qui vous place du bon côté de l’histoire.
Sweep est là pour vous accompagner à chaque étape : de la collecte des données, aux actions concrètes, en passant par le plan de transition. Vous pouvez inviter vos fournisseurs à rejoindre la plateforme gratuitement. Ils pourront vous transmettre leurs données, et nous les aiderons à progresser sur leur propre trajectoire de réduction d’émissions.
Contactez-nous dès aujourd’hui.
